Fécamp 1932

Fecamp 1934   

1924 à 1927    -    1928    -    1929    -    1930    -   1931    -    1932    -   1933    -    1934    -    1935    -    1936    -    1937    -    1938


1933
 


Programme du 8 janvier 1933








 Francine en 1933 (dans "L'Antenne" du 24.12.1933)



Construction d'une nouvelle antenne avec les monteurs
de l'entreprise G.I. Kraemer d'Asnières (constructeurs d'émetteurs, antennes, etc)

Construction of the new antenna with the fitters of the G.I. Kraemer Company
(manufacturers of transmitters, antennas, etc)


 

L’année 1933 constitue une année d’expansion pour Radio Normandie. La station augmente encore discrètement sa puissance, mais l’installation de ses nouveaux pylônes va déclencher une nouvelle offensive des P.T.T. Pour changer ses vieux mâts d’antenne haubanés que le vent d’hiver secoue et que rongent la rouille et les embruns, Fernand Le Grand commande deux pylônes tripodes autoportants de 100 mètres, à une firme parisienne de construction métallique, La “Construction soudée”, que les techniciens montent en mars et avril 1933. Non seulement ces travaux ne passent pas inaperçus - il faut construire un bout de route et un petit chemin de fer Decauville pour transporter sur place les éléments dont certains pèsent plus d’une tonne - mais encore tous les journaux publient la photo (excellente promotion) de Francine Lemaitre, la speakerine française de la station, bravant le vertige et escaladant les 80 mètres déjà érigés du premier pylône.

The year 1933 was a year of expansion for Radio Normandie. The station discreetly increased its power, but the installation of its new pylons would trigger a new offensive by the Post Office. To replace its old guyed antenna masts that were shaken by the winter wind and eaten away by rust and sea spray, Fernand Le Grand ordered two 100-meter self-supporting tripod pylons from a Parisian metal construction firm, La “Construction Soudee,” which the technicians erected in March and April 1933.
Not only did this work not go unnoticed - a section of road and a small Decauville railway had to be built to transport the elements, some of which weighed more than a ton - but all the newspapers also published the photo (excellent promotion) of Francine Lemaitre, the station's French announcer, braving vertigo and climbing the 80 meters already erected of the first pylon.



pylônes Radio Normandie en construction         pylônes Radio Normandie en construction


pylônes Radio Normandie

Between the new masts, we can see the old masts of the antenna






Avril 1933 : passage à 226 m - construction de 2 pylônes de 100 et 113 mètres à la place des mâts existants

Les émissions en anglais totalisent maintenant 6 heures 30 en semaine et 12 heures le dimanche


April 1933: passage to 226 m - construction of 2 pylons of 100 and 113 meters in place of the existing masts

English shows now total 6.30 hours on weekdays and 12 hours on Sundays







Entreprise G.I. Kraemer d'Asnières (constructeurs d'émetteurs, antennes, etc)



A view of the G.I. Kraemer factory in Asnières (near Paris)


NB : l'usine a été reprise en 1949 par la Compagnie Française Thomson-Houston


 

Tante Francine à l'assaut d'un pylône de Radio Normandie  pylônes Radio NormandieFin avril / début mai 1933 , au moment de la
   construction de la nouvelle antenne
    >>>

 
Tante Francine à l'assaut du
  nouveau pylône, va gagner
  son pari


   Odyssée incroyable mais vraie, Francine va parier qu'elle
   ferait l'ascension du plus haut pylône, celui de 113 mètres
   (celui de droite).
Le pari fut tenu et l'ascension faite.
   < To
us les journaux* ont publié la photo ci-contre,
 
 (excellente publicité pour la station) de l'escalade des
   80 premiers mètres déjà érigés du nouveau pylône, bravant
   le vertige.

    * pour l'instant, un seul journal a pu être retrouvé !

In 1933, at the time of the construction of the new antenna, Aunt Francine (French announcer of Radio Normandie) to the assault of the new pylon, go win his bet. The incredible but true odyssey, Francine will bet that she would climb the highest pylon, that of 113 meters (right). This bet was held and the ascent made. All Newspapers published the photo (left) - excellent publicity for the station - climbing of the first 80 meters already erected of the new pylon, braving the vertigo.

                          


                                 Miss Francine Lemaitre, Radio-Normandie announcer, she's not afraid of heights !
                                                    Here she is, 80 meters up, in one of the station's new pylons

                                                                            (photo parue dans "L'Antenne 7.05.1933")

 



Conservatoire numérique des Arts et Métiers

Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale - janvier-décembre 1939





pylônes de Radio Normandie avril 1933


Avril 1933 : les anciens pylônes ont laissé place à la nouvelle antenne de Radio Normandie : une nappe de fils
(non visible)
était tendue entre les deux pylônes (100 et 113 m), Sente de la Fromagerie à Fécamp.

April 1933: the old pylons gave way to the new Radio Normandie antenna: a sheet of wires (not visible)
was stretched between the two pylons (100 and 113 m), Sente de la Fromagerie in Fécamp.


FECAMP

Emplacement des pylônes de Radio Normandie

l l    —>  emplacement des deux pylônes à Fécamp     |    
location of the two pylons in Fécamp

 

 

Les antennes de Radio-Normandie à Fécamp 1933


La même vue quelques mois plus tard. Entre les deux pylônes, on aperçoit le nouveau pavillon abritant l'émetteur.
Les deux pylônes augmentent la portée de l’émetteur, mais attire aussi l’attention des P.T.T. qui intiment l’ordre à la station
de revenir à la puissance autorisée du premier Radio-Fécamp, soit 700 watts, alors qu’elle atteint en fait... plus de 10 kilowatts !


The same view a few months later. Between the two pylons, we can see the new pavilion housing the transmitter.
The two pylons increase the range of the transmitter, but also attract the attention of the French Post Office who maintain order at the station to return to the power of the first Radio-Fécamp, i.e. 700 watts, when in fact it reached... more than 10 kilowatts !

        Coordonnées géographiques de l'émetteur : Latitude 49° 45' 22 N / Longitude 0° 21' 57 E - Altitude : 65 m

 

Mai 1933 :  prémices d'une campagne de dénigrement anti-Radio-Normandie orchestrée par une certaine presse

(cf notre Revue de Presse)

May 1933: start of an anti-Radio-Normandie smear campaign orchestrated by a certain section of the French press
(see our Press Revue in French)

  Le Haut-Parleur mène la danse en écrivant :
  "La construction, à Fécamp, de nouveaux pylônes d’antennes pour Radio-Normandie a fait naître une émotion considérable dans les milieux sans-filistes normands. Avec un zèle de bénédictin, le directeur du poste s’efforce de convaincre les auditeurs de ce que la puissance ne sera pas augmentée. Mais il se garde de spécifier le nombre de kilowatts actuellement employés. Reconnaître les 16 kW qu’il imprime sur des prospectus (Les tarifs de publicité de la station pour l’Angleterre), c’est avouer la fraude envers l’État. Déclarer une puissance inférieure, c’est avouer la fraude envers les clients de la publicité. Et M. Le Grand ne peut rien répondre aux sans-filistes protestataires de la région qui se plaignent de ce que Radio-Normandie les empêche d’entendre d’autres stations".

Dans sa colonne d’échos, le Haut-Parleur est encore plus fielleux :
"M. Pellenc
(directeur de la radiodiffusion nationale) travaille beaucoup. On dit au ministère :
— C’est le bénédictin. Quand il a bien travaillé pour interdire la mise en fonctionnement du poste de Saint-Agnan (nouvel émetteur de Radio Toulouse), il se repose en fermant les yeux sur l’augmentation de puissance de Radio-Normandie. On dit au ministère :
— C’est la Bénédictine !"
   (“Le Haut-Parleur” du 21 mai 1933).


The magazine Le Haut-Parleur leads the dance by writing:
"The construction, in Fécamp, of new antenna towers for Radio-Normandie has given rise to considerable emotion in Norman wireless circles. With Benedictine zeal, the director of the station strives to convince listeners that the power will not be increased. But he refrains from specifying the number of kilowatts currently used. To acknowledge the 16 kW that he prints on leaflets (the station's advertising rates for England) is to admit fraud against the State. To declare a lower power is to admit fraud against advertising customers. And Mr. Le Grand cannot answer the protesting wireless users in the region who complain that Radio-Normandie prevents them from hearing other stations".

In its column of echoes, the Haut-Parleur is even more bitter:
"Mr. Pellenc
(director of French National Radio) works a lot. They say at the ministry:
— He's the Benedictine monk. When he worked hard to prohibit the operation of Saint-Agnan (the new transmitter of Radio Toulouse), he rests by turning a blind eye to the rise in power of Radio-Normandie. They say at the ministry:
— He's the Benedictine !"
(the liqueur Bénédictine)
("Le Haut-Parleur" of May 21, 1933).






Juin 1933 : vue des deux pylônes depuis le 17 de la rue Louis Caron à Fécamp (à 300 mètres). ph. J. Horlaville
Notez au premier plan une antenne de réception radio superflue pour écouter Radio Normandie à cette courte distance !
 


June 1933: view of the two pylons from 17 rue Louis Caron in Fécamp (300 meters away). ph. J. Horlaville
Note in the foreground a superfluous radio reception antenna to listen to Radio Normandie at this short distance! 





La grille du jeudi 4 mai 1933 (Le Petit Havre)




 

6 juillet 1933 : les PTT coupent les lignes téléphoniques en réponse à la puissance d'émission "trop élevée" et non respectée de Radio-Normandie et ordonnent un retour à...
700 watts !

July 6, 1933: the PTT cut the telephone lines in response to the too high and non-respected transmission power of Radio-Normandie and ordered a return to...

700 watts!


 

Fin 1933 : un service d'information est créé avec un premier bulletin à 7 h. A minuit, les nouvelles de Londres et à 1 h du matin les nouvelles de Paris en français - L'arrivée du "Ruban sonore", un procédé d'enregistrement sonore sur film 16 mm facilite la prise de son et sa diffusion en différé       >>>

End of 1933: an information service is created with a first bulletin at 7 a.m. At midnight, the news from London and at 1 a.m. the news from Paris in French - The arrival of the "Ruban sonore", a sound recording process on 16 mm film facilitates sound recording and delayed broadcasting





A Paris, le car de reportage devant les bureaux du journal Paris-Soir, 37 rue du Louvre

In Paris, the reporting van in front of the offices of the newspaper Paris-Soir, 37 rue du Louvre




Paris : le même immeuble 37 rue du Louvre... quelques années plus tard !

Paris : the same building at 37 rue du Louvre... many years later!


 


"THE SPHERE" 
- 16 décembre 1933


cliquer pour agrandir / click to enlarge



Photos publiées dans le magazine britannique "The Sphere"




Légende publiée par le magazine "Sphere" : "La charmante animatrice de Radio Normandie Francine Lemaître
règle une émission de disques. Le speaker reçoit ses instructions du tableau indicateur"


Magazine "Sphere" photo caption: "The charming announcer of Radio Normandy Francine Lemaître
regulates a record show. The English speaker receives his instructions from the indicator board"



 


Diffusion des enregistrements de Radio Normandie : cette demoiselle exerce la double qualité
de secrétaire particulière
(de M. Le Grand) et d'annonceuse


Broadcasting
records from Radio Normandie : this young lady acts in the dual capacity
of private secretary
(of Mr Le Grand) and announcer




 

 (rappel : les légendes et les photos proviennent du journal britannique "The Sphere" - 16 décembre 1933) :
 

"Répandant la gaieté dès les premières heures, M. Le Grand diffuse des disques humoristiques depuis sa station de Fécamp.
Radio Normandie, qui ne cesse de gagner en popularité auprès des auditeurs britanniques, a été créée en tant qu'émetteur privé par M. Fernand Le Grand. Elle était d'abord destinée aux habitants de Fécamp, mais aujourd'hui sa réputation s'étend bien plus loin. M. Le Grand est technicien expert et, autant que possible, surveille personnellement la diffusion de ses programmes".

> Bizarre, pourquoi le magazine qualifie-t-il les disques d'"humoristiques" ??? (ndw)
                            

 (legends and photos from "The Sphere" - December 16, 1933) :

"Spreading mirth into the early hours, Mr Le Grand broadcasting humorous records from his station at Fecamp.
Radio Normandie, which is steadily gaining in favour with British listeners, was established as a private broadcasting station by M. Fernand Le Grand. It was primarily intended for the people of Fecamp, but to-day its reputation extends much farther afield. M. Le Grand is an expert technicien, and whenever possible personally supervises the broadcasting of his programmes".

                                                        




Oncle Roland (assis) et deux assistants s'apprêtent à enregistrer leur reportage avec le matériel de gravure contenu dans la remorque

Uncle Roland (seated) and two assistants are about to record their report whose engraving material is contained in the trailer

"Nous avons un matériel spécial placé dans une remorque et qui nous permet des déplacements rapides et une installation, pour ainsi dire, instantanée.

En fin d'année 1933, certaines difficultés surgissent, les circuits téléphoniques que nous utilisons depuis 1930 nous ont été retirés, même avec nos studios fixes du Havre et de Rouen, grâce à cette remorque, nous pouvons reprendre la retransmission des concerts..." 
(mais en différé, ndlr)

"We have special equipment placed in a trailer that allows us to move quickly and to set up, so to speak, instantaneous.

At the end of 1933, certain difficulties arose: the telephone circuits we had been using since 1930 had been withdrawn, even with our fixed studios in Le Havre and Rouen. Thanks to this trailer, we were able to resume broadcasting concerts..."

(but not in live !)



 

La parution du décret du 26 décembre 1933 est peut-être I’arrêt de mort de la station normande. II précise qu’à dater du 15 janvier 1934, les stations de radiodiffusion privées devront se conformer aux dispositions de la Convention européenne de Lucerne. Radio Normandie devra désormais émettre sur 200 mètres de longueur d’onde ou se voir retirer son autorisation. Or, la majorité des récepteurs en fonctionnement ne sont pas étalonnés pour descendre sur cette fréquence de 1500 kHz. Radio Normandie perdra 80 % de son auditoire. La coupe est pleine. Au lendemain des fêtes de fin d’année, une délégation de députés et sénateurs de la région normande se rend à Paris pour effectuer une démarche auprès du nouveau ministre des P.T.T. qui a succédé à Laurent-Eynac, Jean Mistler. II y a notamment le sénateur Charles d’Harcourt, les députés et anciens ministres Camille Blaisot et Georges Bureau, leurs collègues Duschesne-Fournet, Joseph Laniel et le duc François d’Harcourt.

< Jean Mistler consent à réserver, à titre provisoire, la longueur d’onde de 206 mètres disponible pour Radio Normandie (changement le 4 février 1934) et promet qu’un renforcement de la puissance de l’émetteur pourra être accordé ainsi que le rétablissement des circuits P.T.T. En attendant les textes officiels, la station normande pourra poursuivre son exploitation dans les conditions actuelles. Radio Normandie est sauvée. Son développement et l’extension de son écoute ne cesseront plus jusqu’à la guerre.

                                             

The publication of the decree of December 26, 1933 was perhaps the death warrant of the Normandy station. It specified that from January 15, 1934, private broadcasting stations would have to comply with the provisions of the European Convention of Lucerne. Radio Normandie would now have to broadcast on a wavelength of 200 meters or have its authorization withdrawn. However, the majority of receivers in operation were not calibrated to descend to this frequency of 1500 kHz. Radio Normandie would lose 80% of its audience. The cup was full. The day after the end-of-year celebrations, a delegation of deputies and senators from the Normandy region went to Paris to approach the new Minister of PTT who had succeeded Laurent-Eynac, Jean Mistler. These included Senator Charles d’Harcourt, MPs and former ministers Camille Blaisot and Georges Bureau, their colleagues Duschesne-Fournet, Joseph Laniel and Duke François d’Harcourt.
Jean Mistler agrees to reserve, on a provisional basis, the 206 meter wavelength available for Radio Normandie (change on February 4, 1934) and promises that an increase in the transmitter power could be granted as well as the restoration of the PTT circuits. While waiting for the official texts, the Normandy station could continue its operation under the current conditions. Radio Normandie was saved. Its development and the extension of its listening would not cease until the war.

 

 


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    à suivre - to be continued : "FéCAMP 1934" >
 

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