David Newman "speaker" britannique à Radio Normandy
(de
1936 à 1939)
Précision : David était bilingue et
il "maniait" parfaitement notre langue,
c'est donc en français que nous échangions nos messages.
> Le 28 mai 2007
Ayant trouvé par hasard le site de
Radio Normandie, j'étais très intéressé de lire toutes les informations sur
ce poste ainsi que les articles dans "Le Progrès de Fécamp" et "Le
Courrier
Cauchois" du 18 novembre 2006 commémorant les 80 ans de Radio Normandie.
(articles
publiés
ici
)
J'étais "speaker" anglais pour les programmes
transmis vers l'Angleterre, ayant commencé en 1936 à Fécamp dans les studios
à l'arrière de la Bénédictine. Pendant les émissions en anglais, il y avait
toujours un speaker français (assistance
technique) et c'est ainsi que j'ai bien connu MM. Bécasse,
Briand, Nicolas et d'autres. A la fin des émissions anglaises à midi, nous
nous rendions au Café Thiers sur la Place de ce nom (aujourd'hui Place du
Général de Gaulle) pour ensuite déjeuner à l'Hôtel Canchy et Lion d'Or. Plus
tard, j'habitais l'Hôtel de la Mer sur la plage à côté du casino.
L'hôtel-restaurant Canchy
|

L'hôtel de la Mer et
le Casino de Fécamp |
Avec l'entrée en service de l'émetteur de
Louvetot, tous les studios étaient transférés au château de Caudebec-en-Caux
(actuellement la mairie). Les studios anglais se trouvant au fond du parc.
Ces studios existaient longtemps après la guerre avant d'être démolis pour
faire place au Musée de la Marine. J'habitais en face du bac d'alors avec
une vue magnifique sur la Seine et le mascaret. J'ai regagné l'Angleterre
vers la fin de 1939 après la déclaration de la guerre.
J'ai visité ces deux pays de ma jeunesse
plusieurs fois après la guerre (Fécamp et
Caudebec). Les deux monuments que j'ai tant appréciés,
étaient toujours là - l'église et la Maison des Templiers. A l'occasion de
ma dernière visite, j'ai rencontré un Monsieur Lecœur à Yvetot. Il avait
amassé un grand matériel de postes de réception et bien d'autres appareils.
Il m'a dit que quelques membres de la famille Le Grand venaient le voir de
temps en temps.
J'irai revoir la Normandie... et bientôt !
David Newman
Agnès la fille de M. Fernand Le Grand,
a offert des documents au musée de Constant Lecœur
(ph. Courrier
Cauchois 18.10.1987)
> Le 2 juin 2007
Hello David,
Merci infiniment pour votre message très intéressant. Je suis ravi de
votre intérêt pour nos pages sur Radio Normandie et surtout très honoré de
pouvoir correspondre avec un authentique speaker de cette grande station de
radio.
Il y a quelques mois, j'avais eu
un message de Monsieur Patrick Olivier, le neveu de Monsieur Roger Olivier
qui était également speaker sur Radio Normandie. Il était bilingue comme vous. Peut-être
l'avez-vous connu ? Je n'ai malheureusement pas eu de nouvelles d'autres
personnes qui ont participé à cette grande aventure parmi le personnel
français, si ce n'est un message de la petite fille de M. Rémi Picard qui
était technicien à l'émetteur de Louvetot.
J'ai lu et relu avec beaucoup
d'intérêt votre lettre et si j'osais, peut-être seriez-vous intéressé
d'écrire un petit texte de souvenirs sur la façon dont se faisaient les
programmes à cette époque. En France, nous avons peu de témoignages
écrits sur Radio Normandie. (...) Tout ce que j'ai trouvé comme photos,
documents, a été publié sur notre site. Bien sûr, il ne reste aucun
enregistrement sonore car la guerre a tout détruit.
Merci de votre message, David et
au plaisir de pouvoir vous lire une prochaine fois !
Bien cordialement de Normandie.
JC
> Le 4 juin 2007
Bonjour Jean-Claude,
Merci de votre message qui
m'a fait grand plaisir. Je vais rédiger un texte que vous me demandez et
vous l'enverrai sous peu. Je ne me souviens pas malheureusement de Patrick
Olivier. Etait-il à Radio Normandie en même temps que moi ?
A bientôt
David
> Le 6 juin 2007
Bonjour
David,
En fait, je me suis mal expliqué. Patrick Olivier dont j'avais reçu un
message, était le neveu de Roger Olivier. C'est donc Roger qui était speaker
à Radio Normandie. D'après son neveu (qui tient lui-même ces informations de
sa tante), Roger parlait les deux langues et pouvait présenter aussi bien
des émissions en anglais qu'en français. Il avait 25 ans en 1936. Hélas, je
n'ai pas d'autres précisions sur la période où il a travaillé à la station.
Je vous ai recopié la liste des
présentateurs britanniques que j'ai pu reconstituer d'après les journaux.
Elle est incomplète mais je pense que ces noms vont vous rappeler de bons
souvenirs ! Il va falloir que je rajoute le vôtre. J'ai vu qu'il y avait
"Ian" et "Tom" Newman. C'était peut-être vous, avec un pseudonyme ? (...)
A bientôt
JC
Liste (mise à jour) des présentateurs anglais de l'IBC à Fécamp et à
Caudebec-en-Caux
Les speakers dont les noms suivent, étaient
présents physiquement à Fécamp et Caudebec. Mais il y avait
souvent des changements. (liste reconstituée à partir des
programmes publiés par THE RADIO PICTORIAL)
George R. Busby, IBC Studio manager
Miss L. Bailet (juin 1936)
partira à Radio
Mediterranean
Juan-les-Pins
Godfrey Bowen (déc 1937 à déc 1938)
A. Campbell (janv 1934 à avril 1935)
JW Cummins (août 1935)
Henry Cuthbertson (juillet à oct 1938)
Bob Danvers-Walker (avril 1933 à janvier 1936)
puis participe à Radio
international Fecamp (fin 39-40)
David J. Davies, chef DJ et transmission controller
(sept 1936 au 7 sept. 1939 - dernier jour)
Wilfrid Thorp Devereux
(mai à déc 1937)
Norman
Evans (mai 1938 à mars 1939)
JRL Fellowes (déc 1936 à mars 1937)
Howard V Gee (déc 1936)
Maurice Griffith (juin 1939
au 7 sept. 1939 -
dernier jour)
Godfrey Holloway (jusqu'en 1939)
Ralph Hurcombe (janv 1939
au 7 sept. 1939 -
dernier jour)
W Keith Falconer (janv 1936)
William Evelyn Kingwell,
premier annonceur britannique
le 6 sept 1931 puis du 11 oct au 30 déc 1931)
Frank Lamping (avril 1933)
Kenneth
Macanochie (mai à sept 1937
Bengy Mac Nabb
(avril 1933 à juillet 1935)
Tony Melrose (juin 1936) partira à Radio Lyon
Joe Murgatroydt and Popett
Ian (David) Newman
(déc. 1936 au 7 sept. 1939 - dernier jour)
EJ Oesterman (janv 1934 à déc 1935)
Roger Olivier (bilingue français et anglais)
Roy Plomley (sept 1936 jusqu'à 1939) puis participe à Radio
international Fecamp (fin 39-40)
Tom Ronald (janvier 1934 puis part pour le poste Parisien)
John Selby (sept 1936)
Philip Slessor (pas d'info) mais participe brièvement à
Radio International en 1939
(4)
Max Stanniforth (déc 1931 à février 1934) puis rejoint Radio
Toulouse
W. Stuart-Saunders (déc 1937)
John Sullivan (janvier 1934 à mars 1937)
Wilfrid Thomas (1939) (IBC Studios à Londres non présent
à Fécamp/Caudebec)
Stephen Williams (février à juin 1932 puis rejoint Radio
Paris et Radio Luxembourg en 1933)
Graham Wilson (nov 1938)
Hilary Wontner (mars à avril 1938)
Clifford Sandall, ingénieur du son (jusqu'à la fin le 7 sept
1939)
Vivian Gale, ingénieur du son (1938)
Jack Bevierre, (français) co-responsable discothèque
(jusqu'en 1939)
Valentine Kay, co-responsable discothèque (jusqu'en 1939)
> Le 12 juin 2007
Bonjour Jean-Claude,
Voici un bref exposé du fonctionnement des
émissions en anglais depuis Radio Normandy.
D'abord il faut préciser que la plupart des programmes étaient enregistrés à
Londres dans les studios de l'International Broadcasting Company. Puis il y
avait des programmes de courte durée avec des annonces de publicité "spot"
lues par nous-mêmes et enfin des programmes sans publicité qu'on appelait "sustainers",
c'est-à-dire destinés à maintenir l'attention de l'auditeur, tout en essayant ou
espérant vendre l'espace à un annonceur intéressé.
Les heures d'émission étaient de 8h du matin à midi et de 14h à 18h
l'après-midi, avec à minuit, une dernière émission d'une heure et de deux
heures, les samedi et dimanche.
Il y avait cependant quelques émissions "en direct" notamment celle de Paris
lors de l'Exposition Universelle de 1937 qui avait lieu tous les jours et
qui était retransmise à Fécamp (avec John Sullivan) ; un programme de culture
physique avec deux artistes résidant à Fécamp, transmis trois fois par
semaine de bonne heure le matin et une émission du Havre et Rouen (le jour de
l'Armistice - le 11 novembre). A Caudebec, nous avions un duo de cowboys avec leurs chansons
traditionnelles, accompagnés de guitare, et enfin un orchestre de musique
populaire dans le parc du Château.
Les enregistrements que nous recevions [en provenance de Londres], étaient envoyés à Paris pour
ensuite être expédiés à Fécamp.
En ce qui concerne les artistes et speakers dans votre liste intéressante, la
plupart me sont connus sinon de réputation ou de connaissance personnelle ;
néanmoins ces artistes enregistraient leurs programmes dans les studios de
l'IBC [à Londres]. Les speakers que je connaissais étaient des collègues tels que
Sullivan, Plomley, Davies, Gee et d'autres. Il y avait pas mal de
changements.
Le signataire de ce message est en effet
Ian Newman ; Tom
Newman et Roger Olivier me sont inconnus.
Pour terminer, le Président de notre organisation s'appelait le Capitaine
Leonard Plugge dont la biographie (1) sortira cette année. C'était un homme
assez extraordinaire.
Voilà. J'espère avoir fourni les informations que vous demandez.
Meilleurs sentiments !
David Newman
Le Captain Leonard F. Plugge, homme d'affaires britannique,
à l'origine des émissions anglaises de Radio Normandie
- - - - - - - - - -
- - - - - - - - -
(1)
Le livre de Keith Wallis dont David Newman fait mention,
est la biographie du Captain Leonard F. Plugge, l'homme qui a
organisé les émissions anglaises sur Radio Normandie.
Keith Wallis a
connu tous les personnages évoqués ici même
et se rappelle de nombreux
souvenirs intéressants de cette
époque qu'il a réunis dans son livre paru
en 2008 :

"AND THE WORLD LISTENED" - Keith Wallis
("Et le monde écoutait")
Editions Kelly Books - London
Nous
avons posé à David quelques questions supplémentaires :
> Le 13 juin 2007,
Bonjour David,
Un grand merci pour tous ces précieux renseignements sur Radio Normandy. En lisant votre dernier message, on constate qu'il y avait beaucoup
d'émissions en anglais. Pendant les autres heures, on suppose que
l'émetteur restait allumé pour les émissions en français ?
Les Français qui écoutaient les émissions en anglais ne comprenaient
pas, bien sûr, mais appréciaient beaucoup la musique et les bons
orchestres qui étaient diffusés.
Les ondes pouvaient atteindre l'Angleterre et Londres en pleine journée
et la nuit, la portée était accrue. C'est étonnant car la puissance
n'était pas très importante par rapport à la puissance des émetteurs
d'aujourd'hui.
A propos du Capitaine Plugge, j'ai lu en effet que c'était un grand
personnage, un aventurier. C'est grâce à lui que tout a vraiment
démarré. Je pense qu'il a encouragé Monsieur Le Grand à voir beaucoup
plus loin avec son petit émetteur qui n'était juste qu'un hobby avant
leur rencontre. J'ai hâte de lire sa biographie avec le livre de M. Keith Wallis (...)
JC
> Le 13 juin 2007
Bonjour encore Jean-Claude,
Je viens de recevoir votre
message toujours intéressant. Je dois m'excuser du retard apporté à
répondre au précédent dû à un problème technique.
Je vous enverrai d'autres nouvelles en cherchant dans ma mémoire si je
peux les capturer !
J'ai reçu Keith Wallis chez moi il y a un mois. Il dispose de beaucoup
de documents. J'ai demandé aux éditeurs de me faire savoir la date de
publication et je vous tiendrai au courant.
Avec mes meilleurs sentiments.
David Newman
> Le 15
juin 2007
Jean-Claude
Je reviens à votre
dernier message reprendre quelques remarques
a u sujet des émissions de
Radio Normandie. En effet, l'émetteur restait en marche en dehors des
émissions en anglais et il y avait équivalence en heures entre les deux
transmissions.
Au début à Fécamp, les programmes étaient captés dans le
sud de l'Angleterre. Plus tard, avec l'entrée en service de Louvetot, la
portée était devenue plus importante. A Londres, un département de
statistiques s'occupait des recherches sur le nombre d'auditeurs suivant
les programmes. Nous ne pouvions juger que selon le nombre de lettres reçues à
la station.
Je vous ai parlé de Keith Wallis et sa biographie (sur le Captain Plugge)
qui doit paraître cette année. Lui-même a connu (rencontré) tous ces
personnages et nous avons rappelé des souvenirs intéressants de cette
époque. Je vous tiendrai au courant de la date de publication de ce
livre.
Est-ce que vous avez des copies du "Courrier Cauchois" du 23.08.1997, du
13.09.1997 et du 20 septembre également ? J'ai retrouvé ces pages parmi
mes papiers sur Radio Normandie.
La zone d'écoute de Radio Normandie au Royaume Uni
Cordialement
David Newman
JC :
Oui je possède ces coupures de presse. On y aperçoit le bâtiment de
Louvetot incendié et le pylône abattu dans l'herbage (...)
> à
retrouver ICI
-QUESTIONS
- REPONSES...
> Le 19 juin 2007 :
JC : J'avais entendu quelque part, que certains soirs, par temps clair, les ondes passaient si merveilleusement bien, on
pouvait croire que la retransmission d'un spectacle enregistré en
Angleterre avait lieu en "direct", alors que dans le studio, vous étiez
seul à assurer la technique. A ce sujet, il y avait-il un technicien
avec vous, pour vous assister ou alors faisiez-vous toute la technique
vous-même ?
DN : Nous avions
effectivement un technicien anglais qui faisait partie du personnel. Il
était responsable des films et de leur projection tout comme au cinéma.
Ces films étaient enregistrés aussi en Angleterre
[seule la bande son
était utilisée sur le film]. Nous l'aidions de
temps en temps et faisions marcher les appareils. Nous-mêmes étions
responsables du règlement des programmes lors de notre période de
service - microphone, contrôle du volume, etc, lors d'une transmission.
JC : Quand l'émetteur de
Louvetot a fermé le 8 septembre 1939 à cause de la guerre, on raconte que le
vieil émetteur de
Fécamp a repris du service pendant quelques semaines sous le nom de "Radio Internationale Fecamp" avec l'IBC (International Broadcasting Company)
mais sans l'implication de Monsieur Le Grand. Les émissions ont été arrêtées en janvier
1940 sur demande des autorités françaises. Les troupes françaises ont ensuite saboté l'émetteur le 10 juin 1940, la
veille de l'invasion des Allemands dans Fécamp.
Aviez-vous participé à Fécamp en tant que speaker
à ces émissions de "Radio Internationale" ?
DN : Pour ce qui concerne
Radio Internationale, j'en ai parlé à Keith Wallis, car ces émissions (de
courte durée) avaient eu lieu après mon départ de Caudebec. Seul Roy Plomley avait été le présentateur
(...). Toute l'histoire sera révélée dans son livre
!
JC :
Comment les Français vous percevaient-ils en tant que britanniques
pendant ces années et que disaient-ils quand ils découvraient que vous
parliez chaque jour à la radio ? Comprenaient-ils le travail que vous
réalisiez depuis chez nous ?
Et vous-même, David,
aviez-vous conscience de l'importance de votre travail, car Luxembourg
et Normandy représentaient les toutes premières radios commerciales britanniques.
Pensiez-vous faire quelque chose d'illégal, la publicité étant interdite
sur les ondes en Angleterre ? La BBC vous considérait-elle comme des pirates ?
DN : Il y avait tout un
groupe de gens à Fécamp qui nous connaissaient de vue et qui savaient ce
que nous faisions, car l'opération de Radio Normandie était très bien
connue dans la ville et nous étions amis avec pas mal d'entre eux.
A cette époque-là, le fait de côtoyer des anglais en permanence était assez
spécial pour les habitants mais on était toujours très bien considéré
par tout le
monde.
Plus tard, nous étions mieux connus car la ville [Caudebec-en-Caux]
était moins
grande. On ne se sentait pas comme des pirates mais plutôt comme un peu
des pionniers qui participaient à quelque chose d'innovant et unique ;
évidemment, la nouveauté était un facteur important. Il faut dire que les
voyages à l'étranger avant la dernière guerre pour les anglais
représentaient une grande aventure. J'ai senti l'ouverture de grands
horizons avec de nouvelles expériences et impressions, comme le départ et
l'arrivée des terre-neuvas par exemple.
Et la Bénédictine ! Dommage que tout a été vendu et qu'il n'y a plus de
Legrand lié à cette institution historique ! Je m'aperçois que je
deviens lyrique et je m'arrête. Ne craignez pas de me questionner. Je
tâcherai toujours de vous répondre.
David Newman
> Le 26 juin 2007,
Hello David,
(...) Les studios anglais
étaient au fond du parc (du château de Caudebec), cela voulait-il
dire que les speakers anglais étaient séparés des français? Comment
cela se passait avec eux, est-ce que les relations étaient cordiales
ou bien chacun restait de son côté ? Je dis cela, car je suppose que
les styles de présentation devaient être très différents entre les
anglais et les français. Il suffit de comparer
aujourd'hui la radio britannique avec la radio française
par tradition, extrêmement bavarde.
Quand Radio Normandie a dû interrompre ses émissions à cause de la
guerre, êtes-vous rentré aussitôt en Angleterre et qu'êtes-vous
devenu ensuite ? Avez-vous essayé de continuer votre métier de
présentateur à la BBC par exemple ? (...)
A très bientôt David,
Jean-Claude
> Le 1er juillet 2007,
Merci
pour votre message du 26 juin. J'ai regardé votre site avec grand
intérêt et suis très flatté d'être le sujet de cette page si bien
rédigée. Il y a beaucoup à étudier dans toute la documentation que
vous avez réunie et je vous en félicite.
En
relisant mon exposé sur l'organisation des programmes anglais, je
vois que je n'ai pas expliqué suffisamment la place que jouaient les
speakers français avec nous. Voici la situation qui existait :
Parmi le
matériel que nous recevions régulièrement de Londres figuraient des
feuilles de futurs programmes contenant les titres, sujet, durée,
etc. Nous devions traduire ces feuilles en français et les remettre
au bureau de Radio Normandie. Lors des émissions en anglais, le
speaker français venait dans notre cabine pour faire la présentation
suivant la feuille correspondant au programme. C'était la règle
aussi bien à Fécamp qu'à Caudebec. On était en très bons termes avec
tout le monde et nous avions souvent un repas ou un apéritif avec
l'un ou l'autre des speakers suivant leur période de relâche.
Pour vous
dire ce que je suis devenu, d'abord je suis parti de Caudebec vers
la fin du mois de septembre 1939. (Une image qui m'est toujours
restée est celle des agriculteurs amenant leurs chevaux sur le quai
le jour de la déclaration de guerre).
Je me suis engagé dans la Marine de Guerre. Ayant servi en
Méditerranée, j'étais muté en Angleterre après la perte de notre
bâtiment et incorporé aux vedettes lance-torpilles à Douvres. Après
ma démobilisation je suis rentré en contact avec la BBC pour la
radio et télévision mais je n'ai pas poursuivi cette voie préférant
une situation qui m'offrait l'occasion de travailler dans les pays
étrangers.
En annexe
à tout ceci si cela peut vous intéresser voici quelques notes sur
certains membres du personnel
de l'IBC :
-
John Sullivan a travaillé pour le service d'outre-mer de la BBC.
<- Roy Plomley est devenu célèbre pour avoir réalisé et présenté son
programme "Desert Island Discs" pendant 25/30 ans.
Le programme existe toujours avec un autre présentateur.
- Tom Ronald est entré à la BBC également comme réalisateur de
programmes de variétés.
- Bob Danvers Walker commentait les Actualités Pathé et d'autres
programmes.
- Notre technicien (Clifford Sandall) et sa femme furent internés à La Bourboule.
(déportés dans un camp d'internement ?)
- Richard Meyer, Directeur-Général de l'IBC, a, paraît-il, essayé de
monter une station commerciale dans l'île de Man, sans succès.
(Ndw : la station dont David
parle est "Manx Radio" dont la portée est réduite aux
limites de l'île de Man)
- George Busby, notre Directeur à Fécamp et Caudebec, a
produit des
films dont "The Red Shoes".
Des
autres collègues, pas de nouvelles, peut-être plus tard si possible
!
. |
> Le 21 février 2008,
Hello David,
Avez-vous opéré depuis le studio dont
on voit la photo couleur dans le château de Caudebec ou bien
celui-ci n'était-il destiné qu'aux émissions françaises
uniquement, car je crois que vous aviez un autre studio dans une
annexe au fond du parc ?

Le studio français dans le château de Caudebec

DN
: A
Caudebec, nous avions nos propres studios qui se trouvaient au fond du
parc du château. Ils occupaient l'emplacement actuel du Musée de la
Marine que l'on voit dans la vue aérienne du château de votre site.
Au
cours de ma dernière visite j'ai parlé avec le personnel de la réception
du Musée qui connaissait l'histoire de Radio Normandie et des studios.
J'ai rencontré d'autres personnes en ville qui étaient bien au courant
de la station et des activités du poste. Parmi eux Monsieur Lalande
(fils du propriétaire du bel Hôtel de la Marine) avec qui on a échangé
des souvenirs de Monsieur Le Grand.
Celui-ci visitait les studios
de temps en temps. Il se promenait le soir avec ses filles et nous nous
rencontrions sur le quai. Il y avait une petite foire de temps à autre
ce qui ajoutait à la gaîté de l'endroit.
Comme j'habitais sur le quai en
face du bac j'étais au centre de tout.

L'Hôtel de la Marine à Caudebec-en-Caux
JC : Avez-vous quelques souvenirs personnels
sur les Français comme M. Roland Violette ou Mme Francine Lemaitre qui
étaient des personnages importants. J'ai cru comprendre que cette dame
était pratiquement considérée comme la directrice de la radio ?

DN :
Francine Lemaître était bien responsable des programmes français et je
pense qu'elle a pris la direction après M. Legrand. J'ai bien connu
les speakers français mais moins après le départ pour Caudebec. Sans doute
voulaient-ils garder et résider dans leurs maisons ou appartements à Fécamp.
Mon meilleur ami là, était André Bécasse. Quand il était de service
avec moi pour l'émission de minuit à 2h en hiver, une fois terminé le travail,
nous nous rendions au Café Thiers ou Madame Cauvin nous servait du
vin chaud. Mon ami habitait avec sa mère à Veules-les-Roses. Il a épousé une
des secrétaires françaises qui travaillait au rez-de-chaussée dans notre
bâtiment, peu de temps avant notre transfert à Caudebec.
JC : Encore une fois David, je vous
remercie sincèrement pour le temps que vous voulez bien consacrer à mes
questions et j'espère que ça ne vous ennuie pas.
DN :
Vos
questions ne m'ennuient nullement car les années passées à Radio Normandie
me sont restées très claires et nettes et j'y pense souvent. Ainsi n'hésitez
pas à me demander d'autres informations quand vous voudrez.
JC : Quand vous
parlez du Café Thiers, c'est bien à Fécamp que vous pensez ? et non à
Caudebec ?
DN :
Oui, j'aurais dû préciser qu'il s'agissait de Fécamp et que le Café Thiers
se trouvait sur la Place Thiers (Place du Général de Gaulle maintenant et au
coin de la route du Havre (aujourd'hui rue Charles Le Borgne).

Place du Général de Gaulle (anciennement Place
Thiers - Fécamp)
JC : Sinon quand
vous faisiez les émissions à Fécamp, cela se passait à quel endroit
précis. Etait-ce dans la "Maison de la Radio" au coin de la rue Georges
Cuvier et la rue de Boulogne, (la rue qui montait vers les antennes).
Car Mr Les Woodland
(dans son article
ici)
dit que les émissions anglaises étaient réalisées dans un grenier
au-dessus d'un entrepôt de la Bénédictine. Mais les entrepôts sont situés un
peu plus en amont dans la rue Georges Cuvier.
DN
: Nos studios se trouvaient en effet rue Georges Cuvier, presque en face
de la rue de Boulogne. Dans le site de Radio Normandie, vous verrez deux
photos du local, l'une avec une camionnette devant et en dessous, une
vue sans la camionnette : cette dernière photo montre une partie du
bâtiment qui est moderne avec trois fenêtres et rideaux. Mais l'entrée
est d'origine. Il y a une autre photo avec deux dames qui regardent en
haut (pour voir où nous travaillions à l'époque?). La porte d'entrée ne
semble pas avoir changé.
Voici
l'entrée des
studios anglais rue Georges Cuvier à Fécamp (utilisés jusqu'en 1938)
Les
Studios anglais étaient au premier étage sous les toits

La
même vue vers 1935. Qu'est devenu le camion ?
De l'autre côté, les studios français (la Maison de
la Radio) rue de Boulogne à Fécamp

JC : Comment se
déroulait une émission ? Je suppose qu'il fallait passer les disques
enregistrés dans l'ordre précis.
DN
: Nos émissions nocturnes se faisaient tous les jours de minuit à 1
heure de matin sauf les samedis et dimanches jusqu'à 2 h. Revenant aux
programmes de nuit. On travaillait seul. Il fallait arriver bien avant
l'émission pour mettre tout en marche, vérifier le matériel et s'assurer
qu'il y avait les disques pour les programmes. Ensuite laisser entrer le
speaker français !
Pour les émissions de nuit (comme pour tous les programmes) il y avait
toujours un speaker français mais il n'avait pas beaucoup à faire.
JC :
était-il là pour vous
surveiller parce que vous étiez très jeune devant le micro ? Quel était son rôle ?
S'agissait-il d'un règlement interne pour contrôler les émissions en anglais ?
DN : Au
sujet des speakers français. je ne crois pas avoir entendu quoi que ce soit sur
une idée de surveillance : je pense plutôt que c'était une question purement de
routine. D'ailleurs nous étions tous contents d'avoir un compagnon pendant ces
émissions au petit matin et moi-même je profitais pour perfectionner mon
français ! Celui qui avait été de service la veille reprenait le travail le
lendemain après-midi.
JC : Quand vous aviez terminé à
1 h 00 (ou 2 h 00), est-ce que l'émetteur était coupé ou bien c'étaient les
émissions en français qui reprenaient la suite ?
DN : L'émetteur terminait son émission par la suite.
JC : Peut-on
comparer votre travail de cette époque avec celui d'un DJ (animateur)
aujourd'hui, c'est-à-dire présenter les chansons (sur disques) et les
publicités. Je pense que ça n'était pas facile, il devait y avoir
beaucoup de manutention car il n'y avait pas les moyens techniques de
maintenant (il y a les cartouches de bandes enregistrées - les cassettes et
l'ordinateur qui gère tout cela désormais).
DN
: Chaque programme comportait une liste des disques à jouer, accompagnée
des documents qu'il fallait signer. Le speaker de service était
responsable pour son service. Je me souviens qu'il fallait également
indiquer sur les fiches, la référence à une organisation de droits de
reproduction « B>I>E>M »
(droits d'auteur) et on trouvait cet acronyme sur l'étiquette du
disque. Toutes ces fiches étaient expédiées à Londres aussitôt.
David Newman en pleine émission
JC : Deviez-vous
parler souvent entre chaque disque ?
DN
: Nous n'étions pas du tout comme les DJs modernes. On se bornait à
quelques remarques avant de jouer un disque et c'était tout. D'ailleurs
on était tenu par la durée du programme. Nous
présentions une série de disques avec quelquefois des annonces de
publicité lues par nous également.
JC : Vous rappelez-vous d'une phrase
que vous deviez prononcer devant le micro ?
DN : Les
speakers anglais n'avaient pas de phrases personnelles. On annonçait
seulement "Radio Normandy"
JC : Quand vous parliez devant le
micro, aviez-vous le trac car vous étiez conscient qu'il y avait des milliers (ou des millions) d'auditeurs qui vous
écoutaient.
DN : Je dois
dire que je n'avais le trac qu'au début de ma première émission, mais on
était toujours deux speakers dans les studios et on pouvait se relever
de temps en temps.

Le studio "gris"
JC : Combien de
temps durait un disque de programme avant de passer au suivant ?
DN
: La plupart des programmes duraient 15 minutes.
NB : Chaque disque (78 tours) durait 3 minutes. Il fallait
donc 5 disques disposés sur les platines pour un programme de 15 minutes
à diffuser dans le bon ordre !
JC : Quand on
regarde la photo d'un studio (le studio "rouge"), on voit deux grands
carillons posés de chaque côté du panneau de commande qui n'indiquent
pas la même heure, à quoi
servaient-ils ?
DN
: Je ne connaissais pas le studio rouge. C'est possible qu'une des
pendules servait à donner l'heure et l'autre pour indiquer la durée d'un
programme mais je ne me souviens pas d'avoir entendu parler de ces
carillons. Pour signaler l'intervalle entre les programmes nous nous
servions d'un petit xylophone avec son marteau.
(celui qu'on entend
ICI )
Le studio
"rouge"
DN :
J'avais oublié de vous dire avant qu'il y avait un programme en anglais de
culture physique, deux ou trois fois par semaine, réalisé par un couple
anglais qui écrivait la musique et les chansons d'accompagnement. Emission
en direct à partir de 7.30 le matin utilisant le grand studio français.
J'espère vous avoir donné les renseignements que vous avez demandés et vous
dis à bientôt!
Cordialement
David
> Le 29 mai 2008,
Bonjour
Jean-Claude,
Je lisais le texte de la transcription du programme "The Archive Hour" transmis
par la BBC la semaine dernière et je trouve que votre ami M. Cousin a fait un
excellent travail (cf la transcription
en anglais). Il y
avait certaines phrases et mots qui étaient difficiles à comprendre lorsque un
ou deux interlocuteurs parlaient et je me suis demandé si l'envoi du texte
complet vous intéresserait. Si je peux l'obtenir, je trouverai un moyen de vous
l'expédier.
(...)
Bien cordialement
David
NB : Au cours des
courriers suivants, David Newman a bien voulu reprendre le texte que nous avions
transcrit de l'enregistrement "The Archive Hour" et a accepté de corriger
nos erreurs de compréhension et les fautes d'anglais que nous avions laissées
échapper. Pour ceux qui comprennent l'anglais, le texte corrigé est ici :
(transcription
en anglais)
Un
travail dantesque car même David a reconnu qu'il y avait eu au cours de
l'émission certaines phrases des intervenants qu'il n'avait pas saisies
lui-même. Alors quant à nous, pauvres français...
> Le 8 juin 2008,
Bonjour Jean-Claude,
J'ai été en communication avec
Sean Street, l'auteur du programme "The Archive Hour" ainsi que Julian May, le
réalisateur. Tous les deux m'ont dit qu'il n'y avait pas de texte. Le premier
m'explique qu'il utilise des passages-clefs, qu'il intervient
(qu'il intercale) après les
déclarations de ceux qui participent au programme faisant ses commentaires etc "adhoc".
Bien sûr, il aura tout préparé à l'avance. Julian May me dit que dans le passé
tout était gardé (conservé) mais maintenant seulement sur ordinateur sans le texte complet.
(...)
NB : L'émission "The
Archive Hour" avait été diffusée sur BBC Radio 4, le 5.01.2008
> Le 17 juin 2008
Bonjour Jean-Claude,
Sean Street est content de
savoir que son émission va figurer sur votre site et je ne pense pas qu'il y ait
d'objection de qui que ce soit.
(Pour info, d'autres documents sonores
en français et en anglais figurent sur notre site ici >
extraits sonores
> Le 21 juin
2008,
Bonjour David,
A l'écoute de "The Archive
Hour" à laquelle vous avez participé, j'ai prêté une attention particulière à ce
que vous avez déclaré, notamment lorsque vous décrivez votre joie à faire ce
métier, d'être assis devant le micro, et de parler sachant qu'il y a des gens qui
vous écoutent de l'autre côté et surtout des gens qui vous connaissent. Vous
dites c'est merveilleux... En tant qu'ancien bénévole d'une radio locale, je ne
peux qu'être de votre avis, si je peux oser la comparaison !
> Le 23 décembre 2008,
Bonjour Jean-Claude,
Merci pour votre dernier
message. Nous n'avions pas été en communication depuis longtemps, il me semble.
Rien à signaler de mon côté. Je crois que les extraits du magazine allemand
(Sounds Rolling Stone
nr 2 / 2008 avec un article "Die Geschichte von Radio Normandy : Ein Käpt'n
wird Pirat", dont une copie a été adressée à David)
seront intéressants non seulement pour moi mais également pour Keith Wallis qui
sera content d'apprendre que son livre se vend toujours.
Je vous remercie de vos gentils
vœux et je vous souhaite un Joyeux Noël ainsi qu'une très bonne année - 2009.
Bien cordialement
David
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Avril 2009
Keith Wallis nous
a appris avec tristesse la disparition en avril 2009 de David Newman.
C'était le tout dernier speaker-annonceur britannique encore survivant et
probablement le dernier témoin de cette grande aventure que fut Radio
Normandie avant guerre. David avait 94 ans. Il parlait le français
couramment et entretenait depuis plusieurs mois une correspondance avec
notre club. Nous avons regroupé l'ensemble de ses souvenirs de radio sur le
site internet. Keith Wallis a bien voulu rédiger sa nécrologie que nous
publions ci-dessous :
NÉCROLOGIE
David (Ian) Newman
David était né à Richmond dans le Surrey en 1916. Sa mère est décédée alors
qu'il n'avait que 3 ans et c'est donc sa grand-mère qui l'a élevé. David a
suivi ses études à l'Académie d'Écosse à Edinburgh et plus tard au Collège
Marlborough.

David à Radio Normandy Caudebec Studios
Son premier emploi a été dans une compagnie de transport maritime. Une
annonce dans le journal attira son attention. On recherchait des
présentateurs pour Radio Normandie. Il fut engagé et commença ses fonctions
à Fécamp aux côtés de David Davies, J. Fellows,
H. Gee et J. Sullivan. Comme il y avait déjà un "David Newman" de même nom,
employé à l'IBC (International Broadcasting Company) responsable des
émissions anglaises, il devint "Ian Newman". En 1938, les studios furent
déménagés dans un autre lieu, à Caudebec mais pas pour longtemps car la
guerre signifiait la fin pour Radio Normandie ainsi que pour les autres
stations de radio gérées par l'IBC.
Pendant son séjour en France, David rencontra Geneviève qui deviendra sa
femme. Ils se marièrent en janvier 1939. Malheureusement, à cause de
difficultés pour obtenir un visa, il devait l'abandonner provisoirement chez
sa soeur en Normandie et rentrer seul au Royaume Uni. Finalement, ils se
sont retrouvés à Londres juste au moment où David fut mobilisé.
Il rejoigna la Royal Navy et fut affecté dans une flottille de croiseurs. Il
a subi deux torpillages, dont une fois à bord du croiseur "Bon Adventure" en
mer Méditerranée. David a servi pendant sept années.
Après avoir quitté la marine, David rejoigna le Ministère des Affaires
Étrangères, au service diplomatique. Sa première affectation fut l'Islande
où il ne put emmener Geneviève. Ensuite, ce fut Lyon, la Belgique, la
Pologne, l'Amérique du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l'Espagne. La
capacité de David pour apprendre les langues était étonnante. Dans chaque
pays où il a servi, il a appris la langue au bout de trois mois suivant son
arrivée.
Son français était si impeccable qu'une fois, un ressortissant français, le
prenant pour un véritable Français, lui a demandé comment se pouvait-il
qu'il parle l'anglais aussi bien !
Au moment de son départ à la retraite, il travaillait au Ministère de la
Défense comme interprète auprès des ministres et assistait à de nombreuses
réunions de l'OTAN.
David a été nommé "Officier de
l'Ordre de l'Empire Britannique" - (OBE) par
la reine. Ensuite, il a assisté au repas servi en l'honneur d'un Président
Sud-américain au cours duquel il était l'interprète de sa Majesté. Un peu
plus tard, la reine lui a posé une question : "Ne
nous sommes-nous pas déjà vus quelque part ?"
Finalement, David s'est retiré de ses fonctions à l'âge de 80 ans. Mais il
continuait d'être très actif grâce à son ordinateur qui lui permettait de
garder le contact avec ses vieux amis en Normandie.
Il avait été invité à prendre part à l'émission de BBC Radio 4, la série The
Archive Hour intitulée "God,
Pirates and the Ovaltineys" au
cours de laquelle il raconta quelques souvenirs de Radio Normandie. Je dois
aussi lui faire part de ma gratitude pour son aide à la promotion de mon
livre sur l'histoire de la radio commerciale.
Il est décédé après une brève maladie en avril dernier à l'âge de 93 ans,
laissant seule Geneviève.

Photo –
Keith Wallis - 8 mai 2009
Keith Wallis – Auteur du livre ‘And the
World Listened’ – (Et le monde écoutait) Éditions Kelly Books
(Remerciements à John Stafford)
Le Courrier Cauchois le 6 août 1994,
David Newman était revenu en Normandie :

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